À la cérémonie d’ouverture des travaux de la 31 ème Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) ce lundi 02 juin 2025 au Sofitel à Cotonou, le président Louis Gbèhounou VLAVONOU a lancé un appel à la crème de personnalités et de parlementaires liés par la Francophonie, un espace de dialogue et de coopération, pour une synergie d’actions législatives face aux défis contemporains.
« Si on veut obtenir quelque chose qu’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque chose qu’on n’a jamais fait » et « Il ne suffit pas d’observer et de décrire le monde, mais il faut le transformer par l’activité humaine. » C’est par cette citation de Massa Makan Diabaté, écrivain et historien malien de regrettée mémoire que le Président de l’Assemblée nationale du Bénin a invité les participants aux assises de Cotonou à se surpasser. Car, a-t-il rappelé : « (…) Dans un contexte régional marqué par des défis politiques, sécuritaires, humanitaires et environnementaux, entre autres, nous nous devons de mutualiser les expertises et renforcer les échanges interparlementaires pour promouvoir des législations de plus en plus ambitieuses dans le sens de la construction d’un avenir commun plus stable, plus équitable et plus durable ».
Le Bénin, une terre fertile pour la Francophonie
Après avoir souhaité la bienvenue aux participants, le président Louis Gbèhounou VLAVONOU a démontré que le Bénin est une référence et une borne inaltérable sur le chemin de la construction de la Francophonie. Ainsi dans son discours, il a déclaré :
« Le Bénin, quoique grand par son histoire, n’est en réalité qu’un petit territoire de 114.763 km² sur lequel vivent pas moins d’une cinquantaine de groupes sociolinguistiques venus d’horizons divers et tous aussi jaloux, les uns que les autres, de leur identité culturelle. A cet égard, seul l’usage de la langue française y tient véritablement lieu de pont entre toutes ces composantes d’une nation encore en construction !
Par ailleurs, par le dialogue politique et la concertation, ce pays a su passer d’un régime de parti unique à une démocratie pluraliste, inaugurant au passage l’ère des Conférences nationales sur le Continent africain, au début des années 1990. Il est membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis sa création à Niamey, en 1970, et Cotonou fut, après Dakar en 1989, la deuxième ville africaine à accueillir, en décembre 1995, un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant en partage la langue française, en l’occurrence le sixième, et qui consacra le virage politique de cette institution. De même, c’est Cotonou qui a abrité, courant juillet 2023, la première édition du Parlement francophone des jeunes, région Afrique, initiée par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) ; elle était notamment consacrée aux questions liées à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. Avec la rencontre qui démarre ce jour, un grand événement de plus donc, le Bénin devient, incontestablement, une référence et une borne inaltérable sur le chemin de la construction de cet espace de dialogue et de coopération, auquel il demeure profondément attaché, et qu’appelait de tous ses vœux le président Léopold Sedar Senghor, de regrettée mémoire et par ailleurs un des pères fondateurs de notre commune organisation : « Nous voulons que la Francophonie soit, non pas une machine à standardiser, mais un outil de dialogue et de compréhension mutuelle. »
Deux menaces
L’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) est un outil de promotion des valeurs de la Francophonie. Mais ces valeurs de la Francophonie telles que la paix, la sécurité, le vivre-ensemble…sont menacées depuis quelques années en Afrique par l’apparition du terrorisme et l’extrémisme violent qui sont de véritables menaces pour les processus démocratiques et carrément des prédateurs de la démocratie, a déploré le Président VLAVONOU.
Après avoir fait un clin d’œil sur le cas du Bénin, le Président de la section béninoise de l’APF a salué la volonté de dialogue clairement affichée par les pays de l’Alliance des Etats du Sahel et ceux de la CEDEAO lors de leurs toutes premières concertations directes intervenues à Bamako, le jeudi 22 mai dernier d’une part et les importantes résolutions prises à l’issue de la 16ème Conférence des Présidents d’Assemblées de la Région Afrique de l’APF qui s’est tenue à Brazzaville, les 15 & 16 avril dernier en faveur de la paix et de la sécurité des populations, aux côtés de celles adoptées en faveur de la bonne gouvernance et du développement durable.
Par ailleurs, il a eu une pieuse pensée pour les vaillants soldats de nos différents pays tombés au champ d’honneur, ainsi que pour toutes les autres victimes innocentes de cette barbarie inouïe et de plus en plus préoccupante.
Faut-il le rappeler, au cours de ces deux jours de travaux, les participants auront à aborder trois thèmes majeurs. Il s’agit de « le dividende démographique en Afrique francophone : impact sur le développement socioéconomique » ; de « l’accès à l’énergie en Afrique : quelles stratégies pour une accélération de la couverture des territoires » ; et enfin de « La Francophonie africaine face aux bouleversements géopolitiques. ».
Raoul GANDAHO (Correspondant Régional Ouémé/Plateau)