L’Uemoa inscrit la promotion du développement humain et de la citoyenneté au cœur de son Plan stratégique 2025-2030 (Impact 2030). Cet axe vise à améliorer la formation, la santé et l’inclusion sociale afin de favoriser une croissance plus équitable et de tirer parti du dividende démographique.
Aké MIDA
En investissant dans l’éducation, la santé et l’inclusion sociale, la zone Uemoa peut améliorer la compétitivité de ses économies et offrir de meilleures perspectives aux générations futures. C’est du moins l’espoir que nourrit la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dans son Plan stratégique 2025-2030 (Impact 2030, Axe 3). L’objectif final est de faire émerger une population en bonne santé, qualifiée et apte à contribuer activement à l’économie régionale.
En effet, l’Union présente des indicateurs sociaux préoccupants. L’indice de développement humain (Idh) de la région est de 0,478, bien en dessous de la moyenne africaine qui atteint 0,547 et encore plus loin de la moyenne mondiale à 0,732 (Sources : Banque mondiale, Onu).
L’accès à l’éducation et à la formation reste aussi un défi majeur. Le taux brut de scolarisation au secondaire ne dépasse pas 55 %, tandis que l’enseignement supérieur peine à atteindre 10 % dans certains pays membres. Les taux de déperdition scolaire élevés sont une menace pour la compétitivité économique et l’insertion professionnelle des jeunes.
En matière de santé, la prévalence de la sous-alimentation touche 12 % de la population, tandis que l’accès aux soins spécialisés est encore insuffisant. Le manque d’infrastructures hospitalières et de personnel médical freine l’amélioration des conditions de vie.
L’inclusion économique et sociale est également limitée par une forte disparité de genre. Le taux d’alphabétisation des femmes est en moyenne 25 points inférieur à celui des hommes, et leur représentation dans les instances de gouvernance reste marginale.
Une stratégie en trois piliers
Face à ces défis, l’Uemoa a envisagé un programme structuré autour de trois domaines clés : l’éducation et la formation, la santé et la protection sociale, la citoyenneté et l’inclusion sociale.
L’éducation et la formation professionnelle occupent une place centrale dans cette stratégie. La Commission ambitionne de créer et de certifier des établissements d’excellence spécialisés dans les filières prioritaires, d’harmoniser les curricula et de favoriser la mobilité régionale des étudiants et enseignants.
En matière de santé, le programme prévoit la construction de Centres de soins de santé spécialisés de haut niveau (Csshn), la mise en place d’une réglementation pharmaceutique harmonisée et la lutte contre les épidémies grâce à un cadre de coordination entre les Etats membres.
L’axe citoyenneté comprend plusieurs initiatives pour renforcer l’identité communautaire et l’inclusion sociale. Le déploiement d’une identité numérique régionale doit permettre aux citoyens d’accéder plus facilement aux services publics, aux aides sociales et aux opportunités économiques. Par ailleurs, la Commission de l’Uemoa mettra en œuvre des programmes de renforcement des compétences citoyennes des jeunes, ainsi que des actions pour institutionnaliser l’égalité de genre dans les politiques publiques.
La concrétisation de cet axe stratégique passe par une collaboration étroite entre les Etats membres, les institutions éducatives et les partenaires privés. Le financement de la formation professionnelle devra être soutenu par des mécanismes de partenariat public-privé, et les fonds mobilisés pour renforcer les infrastructures sanitaires.
Un système de suivi-évaluation sera instauré pour mesurer l’impact des réformes et garantir une allocation efficace des ressources.