Mettant un point d’honneur sur une meilleure qualité des enquêtes sur les conditions de vie des ménages en respectant les normes harmonisées régionales, la Commission de l’Uemoa a procédé, lundi 16 juin 2025 à Azalaï hôtel de Cotonou, au lancement de l’atelier de formation sur le traitement des données du volet Unités Non Standards (NSU) de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM). Prévu pour se tenir du 16 au 20 juin, cet atelier soutenu par la Banque mondiale et la Communauté des États de l’Afrique Centrale (CEAC) mobilise des participants de divers pays de la zone Uemoa.
Sylvestre TCHOMAKOU
A l’heure où les outils de mesure de la pauvreté et de formulation des politiques publiques se modernisent pour une croissance inclusive et durable, l’Uemoa s’évertue à garantir des productions de statistiques de qualité dans la sous région. Dans ce dessein, l’institution sous régionale, appuyée par la Banque mondiale, a lancé lundi 16 juin à Cotonou, un atelier de formation dédié au traitement des données du volet “Unités Non Standards (NSU)” de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM). Prévu jusqu’au 20 juin, ce rendez-vous du savoir rassemble les experts des Instituts Nationaux de Statistique (INS) des pays membres de l’Union, dans le cadre du Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (PHASAOC). C’est, d’après la Commission de l’Uemoa, un prolongement technique du précédent Programme d’Harmonisation et de Modernisation des Enquêtes (PHMECV), financé à hauteur de 40,5 millions USD, soit environ 23 milliards de FCFA par la Banque mondiale entre 2016 et 2023.

Le projet EHCVM vise à produire des données comparables entre États, sur des indicateurs comme la pauvreté, l’accès aux services ou les dépenses des ménages. Se réjouissant de ce que les activités d’implémentation de l’édition 2025/2026 de l’EHCVM se poursuivent selon le calendrier convenu au niveau régional, le Commissaire de l’Uemoa en charge du département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure, Mahamadou Gado, a, dans son adresse d’ouverture des travaux, indiqué qu’« il est essentiel, à ce stade, d’assurer que les données collectées soient traitées de manière harmonisée, rigoureuse et conforme aux standards régionaux ». Pour finir, il a formulé à l’endroit des participants : “que cet atelier permette de renforcer vos compétences en tant qu’experts des INS dans le traitement des données NSU, pour que vous puissiez mieux maitriser les procédures communes de traitement qui seront appliquées à l’ensemble des pays impliqués dans cette enquête”. Le volet NSU, encore peu connu du grand public, concerne les unités économiques qui échappent aux classifications classiques des enquêtes standards. Leur prise en compte permet d’affiner la lecture des dynamiques socio-économiques, en intégrant des réalités spécifiques aux zones urbaines périphériques, aux activités informelles ou aux formes atypiques d’habitat.
Cap sur l’édition 2025–2026 de l’EHCVM

Le PHASAOC, qui couvre la période 2023–2028, ambitionne de renforcer les capacités statistiques dans les pays de l’UEMOA, mais aussi ceux de la CEDEAO et de la CEMAC. La phase actuelle du programme implique neuf pays d’Afrique de l’Ouest, avec une série d’ateliers et d’appuis techniques coordonnés par les Commissions régionales. Partenaire de mise en œuvre du programme, la Banque Mondiale au Bénin, par la voix de son Économiste Principale Félicien Accrombessy, a fait savoir : “Nous avons déjà eu deux éditions de cette enquête en 2018-2019 et en 2021-2022. Donc, c’est la troisième enquête, la troisième édition qui est en cours et qui a commencé par le premier atelier sur les outils de collecte des données en septembre 2024 à Dakar. Et donc, on fait maintenant l’édition 2025-2026. (…) La Banque mondiale a vraiment décidé, au plus haut niveau, d’accompagner le pays à mettre en place des systèmes statistiques de qualité, à améliorer la production de données statistiques harmonisées, de qualité, afin de mieux mesurer l’économie, tout ce qui est socio-économique et d’encore avoir les outils nécessaires, indispensables à la préservation des décisions. Pour sa part, le Commissaire de la CEMAC en charge du Département des Politiques Économique, Monétaire et Financière, Nicolas Beyeme Nguema, a, d’entrée, fait savoir que cet atelier témoigne une fois de plus de la volonté commune d’œuvrer à l’affermissement de l’intégration régionale. Remerciant la Banque mondiale, pour son soutien constant au développement de la statistique dans les deux sous régions, il a indiqué : “la Commission de la CEMAC, en étroite collaboration avec ses partenaires, veillera à fournir aux INS des États membres les applications techniques actualisés nécessaires au traitement et à l’analyse des données.”. Les activités de collecte de la troisième édition de l’EHCVM s’étaleront entre septembre 2025 et juillet 2026, avec deux vagues d’enquêtes ménage et une composante prix. L’objectif est de disposer de résultats exploitables sur la pauvreté d’ici fin 2026 pour les pays UEMOA, tandis que la CEMAC pourrait disposer de ses premiers résultats courant 2027.