La Commission européenne a publié ce 10 juin 2025 une mise à jour de sa liste de pays tiers présentant des failles systémiques en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Objectif : renforcer la vigilance des acteurs financiers de l’Union et aligner les pratiques sur les standards du GAFI.
S.T.
Face à l’intensification des flux illicites et la sophistication croissante des circuits financiers, la Commission européenne poursuit son engagement pour sécuriser l’espace économique européen. Ce 10 juin 2025, elle a officiellement mis à jour la liste des juridictions à haut risque, identifiées comme présentant des carences stratégiques dans leurs dispositifs nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Cette actualisation, effectuée en cohérence avec les travaux du Groupe d’action financière (GAFI), entraîne l’entrée de dix nouvelles juridictions, dont l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Liban ou encore Monaco, et la sortie de huit autres, telles que le Panama, les Émirats arabes unis, le Sénégal ou la Jamaïque. Conformément à l’article 9 de la quatrième directive anti-blanchiment, la Commission a mené une évaluation technique rigoureuse des juridictions concernées. Cette évaluation repose sur une méthodologie précise, intégrant les données du GAFI, des échanges bilatéraux et des visites de terrain. L’objectif est de garantir la cohérence de la liste avec les standards internationaux et d’assurer la sécurité du système financier européen face aux risques transfrontaliers.
Impact pour les acteurs économiques de l’Union
Les pays inscrits sur cette liste voient leurs transactions faire l’objet d’une vigilance accrue de la part des institutions financières de l’UE. Ces dernières sont également tenues d’appliquer des mesures de vigilance renforcée dans toutes leurs relations d’affaires impliquant ces juridictions. Ce mécanisme vise à prévenir l’infiltration du système financier européen par des capitaux issus d’activités illicites. La mise à jour de la liste prend la forme d’un règlement délégué, qui entrera en vigueur après un délai d’un mois (prolongeable une fois) d’examen par le Parlement européen et le Conseil. En alignant ses pratiques sur celles du GAFI, la Commission entend rappeler que la lutte contre la criminalité financière ne peut se limiter à des déclarations d’intention. Elle exige un suivi constant, des ajustements réguliers et une coopération étroite entre les juridictions et les institutions de supervision internationales.