Face à la diminution de l’offre des œufs aux Etats- Unis, l’administration américaine sollicite d’autres pays pour pallier le manque d’œufs lié à la grippe aviaire, qui touche les élevages du pays, a annoncé la ministre américaine de l’Agriculture, ce vendredi 21 mars.
Belmondo ATIKPO
La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux États-Unis a réduit l’offre et transformé les œufs en symbole d’inflation qui ne laisse pas de répit aux Américains. Pour répondre à la demande de l’œuf pendant la fête des pâques, les Etats- Unis ont approché plusieurs pays européens, asiatiques et africains. C’est une aubaine pour les producteurs béninois d’exporter l’œuf local sur le marché américain. La perte de leur production se traduit par des étals déserts et des prix élevés, sachant que reconstituer une population de poules pondeuses, prend du temps. Il faut attendre environ 18 semaines après l’éclosion pour qu’une femelle soit capable de pondre son premier œuf. Le gouvernement américain s’emploie à accroître l’offre disponible alors que les congés autour de Pâques coïncident généralement avec une forte demande. « Pour l’instant, nous allons importer des œufs de Turquie et de Corée du Sud », a expliqué à la presse la ministre de l’Agriculture Brooke Rollins. « Hier encore, j’ai parlé à une autre poignée d’autres pays dont nous pourrons bientôt importer la production. Nous n’avons pas encore signé d’accord, donc je ne souhaite pas préciser leur nom », a-t-elle ajouté. « Nous parlons de centaines de millions d’œufs à court terme… C’est assez pour que cela aide à faire baisser davantage les prix en attendant que notre population de poules soit reconstituée », a-t-elle estimé.
La ministre a espéré que la production nationale puisse couvrir l’essentiel des besoins « d’ici quelques mois ». Contacté par l’AFP, le ministère de l’Agriculture n’a pas précisé les volumes concernés par rapport aux importations réalisées habituellement. La volonté de Washington de sécuriser de nouveaux approvisionnements coïncide avec une période de grande tension sur le plan commercial. Depuis son investiture en janvier, le président Donald Trump a mis en place de nouveaux droits de douane et en promet d’autres pour privilégier la production nationale. Or, l’an dernier, le premier fournisseur extérieur d’œufs des États-Unis était de loin le Canada, suivi du Royaume-Uni, de la Chine puis de la Turquie. La Corée du Sud arrivait en 23e position. Plusieurs associations européennes de producteurs d’œufs ont par ailleurs rapporté vendredi avoir été approchées par les États-Unis pour y exporter des œufs. « Dès le mois de février, l’ambassade américaine à Varsovie a demandé à notre organisation si la Pologne serait intéressée par l’envoi d’œufs sur le marché américain », a indiqué Katarzyna Gawronska, la directrice de la Chambre polonaise de producteurs de volailles et d’aliments pour animaux. Le président de l’Association lituanienne, Gytis Kauzonas, a fait état d’une demande similaire « il y a plusieurs semaines ». Les deux responsables ont expliqué se concentrer d’abord sur la fourniture du marché européen, où les producteurs peinent déjà à combler la demande.