À Pobè, la session extraordinaire de la coordination du Plateau a illustré l’ambition d’un Conseil Économique et Social enraciné, à l’écoute des territoires et résolument tourné vers la valorisation des identités et l’amélioration des politiques publiques.
F.V.
Dans un contexte de refonte institutionnelle du Conseil Économique et Social (CES), la coordination départementale du Plateau a ouvert, jeudi 12 juin 2025 à Pobè, sa première session extraordinaire. Une rencontre structurante marquée par une forte volonté de rapprochement des institutions et des citoyens, et surtout par un geste fort d’identité collective : tous les conseillers départementaux, emmenés par la coordonnatrice Eniola Awawou Bissiriou, ont arboré le Atchoké, tenue traditionnelle locale. Ce symbole visuel n’est pas passé inaperçu. Dès l’ouverture de la session, le président du CES, Conrad Gbaguidi, a salué cette démarche qu’il a qualifiée « d’exemplaire », en ce qu’elle reflète l’esprit même des réformes : un ancrage dans les réalités locales au service du dialogue et de la gouvernance participative. Dans son intervention, Eniola Awawou Bissiriou a donné le ton. « Le CES du Plateau a vocation d’incarner un espace de dialogue et un trait d’union entre institutions et populations », a-t-elle déclaré, avant d’expliciter les deux axes prioritaires de la session : la vulgarisation des textes relatifs aux aires culturelles et à la chefferie traditionnelle, et l’appropriation du cadre juridique qui régit le rôle des conseillers. Elle a également insisté sur la nécessité d’une analyse rigoureuse des attentes citoyennes et du suivi des politiques publiques, conformément à la dynamique impulsée au niveau national. Son appel à un engagement collectif, rigoureux et responsable a été chaleureusement accueilli par les participants, parmi lesquels les autorités préfectorales, les maires, les têtes couronnées et des représentants de la société civile.

Un travail d’écoute sur des problématiques stratégiques
Pour sa part, Conrad Gbaguidi a replacé la session dans le cadre plus large de la nouvelle architecture du CES, structurée entre un Conseil national et des Conseils départementaux. Il a évoqué plusieurs défis propres au Plateau, notamment la gestion des espaces frontaliers, la préservation des forêts sacrées et classées, ainsi que les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Sur chacun de ces points, il a appelé les conseillers à faire preuve d’écoute active et de sens de l’analyse. Abordant la loi N°2025-09 du 13 mars 2025 sur la chefferie traditionnelle, au cœur des échanges de la session, il a insisté sur l’impératif de maîtrise des textes pour mieux structurer le dialogue institutionnel et social. Cette démarche s’inscrit dans la logique du séminaire tripartite Gouvernement – Assemblée nationale – CES, visant à renforcer l’efficacité des institutions consultatives. Conrad Gbaguidi a adressé un message de soutien aux élèves en examens et a lancé un appel à la mobilisation collective pour un développement local fondé sur l’écoute, la culture et la responsabilité partagée.